Les foyers des enfants de la paix furent fondés dans les années qui suivirent l’épouvantable période des Khmers Rouges (1975-79) et l’occupation consécutive du Cambodge par le Vietnam (1979-91). Durant cette période, de nombreux Cambodgiens cherchèrent asile hors du pays ou dans des camps de réfugiés sur la frontière Thaï. Après les accords de Paris sur le Cambodge (1991), le Cambodge se remettra peu à peu de cette époque de sang et de guerre. En attendant, une crise se dessina et attira l’attention d’UNICEF et d’autres organisations à but humanitaire: un grand nombre d’enfants non-accompagnés retournaient au Cambodge des camps de réfugiés, et n’avaient aucune famille ou foyer pour les accueillir. En 1994, deux citoyens Cambodgiens éminents, Son Sann et son fils Son Soubert, confrontèrent cette crise en fournissant les terres et les installations de base qui deviendront les foyers des enfants de la paix – un situé dans le Battambang, près de la frontière Thaï, l’autre dans la province de Kandal, juste à l’extérieur de la capitale, Phnom Penh. En 2020, le foyer de Kandal fut contraint de fermer ses portes et les enfants qui y logeaient durent déménager au foyer du Battambang.

Le directeur exécutif du seul foyer restant est Veuk Chum, qui, tout comme son frère, a grandi dans les foyers des enfants de la paix. Veuk est titulaire d’un diplôme en gestion de l’Université de l’Assomption en Thaïlande. Après plusieurs années de métier en Thaïlande, Veuk est revenu aux foyers pour en devenir le directeur exécutif. Les foyers sont gérés par la Fondation Khmer pour la Justice, la Paix et le Développement (FKJPD), dont le conseil d’administration international comprend un citoyen canadien.

Le Cambodge est un pays pauvre confronté à de nombreux défis de développement. Le foyer des enfants de la paix au Battambang continue de fournir un foyer permanent et un environnement nourricier pour les filles et garçons orphelins, abandonnés ou secourus de la rue. Le foyer opère comme une grande famille, et offre aux enfants sous sa charge un environnement sécuritaire et sain. Bien que le foyer n’ait que de modestes moyens, on y enseigne avec souci les valeurs du partage, de l’autonomie, et de l’éthique. Les enfants suivent des cours aux écoles du coin, apprennent la musique et la danse cambodgienne traditionnelle, et nombre d’entre eux finissent par suivre une formation technique ou faire un diplôme universitaire. Les diplômés universitaires sont encouragés à cotiser à une bourse de roulement, pour permettre à d’autres étudiants issus du foyer de poursuivre leurs propres études universitaires.

Tous les profits iront directement aux foyers pour enfants pacifiques. Depuis 2006, grâce à nos concerts de collecte de fonds, ECPC a amassé plus de 110 000 $; ces fonds ont servi à répondre aux besoins alimentaires, sanitaires et éducatifs des enfants et des jeunes des foyers. Notre contribution a également souligné l’importance de l’éducation, y compris les études universitaires, en mettant l’accent sur l’éducation des filles.